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Les allergies saisonnières: les comprendre pour mieux les traiter

  • Gaëlle Pouchain Naturopathe
  • 17 avr. 2016
  • 8 min de lecture

Le printemps est arrivé, la nature s’éveille, les bourgeons éclosent, les abeilles font leur retour et butinent… Mais c’est aussi l’arrivée des allergies saisonnières pour près de 20% de la population: rhume des foins, yeux qui piquent, éternuements,… Certes, leur fréquence est croissante, mais des solutions naturelles existent pour prévenir les crises et diminuer l’intensité des symptômes.

Le mécanisme déclencheur d’une allergie :

Une allergie se définit comme une réaction excessive et inadaptée de l’organisme, contre une substance qui n’est pas nocive par elle-même mais qui est identifiée comme potentiellement agressive. Le système immunitaire s’emballe, d’où les symptômes.

Les manifestations cliniques des allergies sont dues à la libération massive de médiateurs comme l’histamine, favorisant notamment la diminution du calibre des bronches (et donc parfois la crise d’asthme), ainsi que les inflammations liées à la perméabilité des capillaires sanguins.

Cette dérégulation de l’immunité est aussi le signe d’une fragilité intestinale et souvent, d’une intolérance à certaines protéines (caséine du lait de vache), au gluten de céréales (blé, orge, avoine, seigle, kamut, épeautre) ou au soja.


Les causes et facteurs de risque :

Le tabagisme et la pollution sont souvent désignés comme les causes directes de l’augmentation des allergies dans la population des pays industrialisés.

En outre, certains polluants atmosphériques augmentent l’allergénicité de certains pollens, comme ceux d’aulne ou de bouleau: ils se chargent dans l’atmosphère de diverses particules (silicium, aluminium, potassium) qui potentialisent leur pouvoir allergisant.

Néanmoins, ces éléments ne constituent pas la cause mais plutôt un facteur aggravant des phénomènes allergiques: d’autres facteurs interviennent, notamment l’excès d’hygiène, le fait de vivre dans un environnement de plus en plus aseptisé, l’emploi excessif de molécules étrangères à l’organisme (colorants, conservateurs, médicaments …) ou encore le stress chronique.

Mais il faut prendre également en considération les déséquilibres alimentaires, du fait d’une insuffisance d’apports en nutriments protecteurs, apportés normalement par une consommation de fruits et les légumes frais, sains, et nutritifs.


Les allergies, un processus d’élimination :

Dans l’optique naturopathique, les allergies restent un processus d’élimination mis en œuvre par l’organisme pour évacuer les déchets qui l’encombre.

Dans la pratique, tout commence au niveau du système lymphatique, un merveilleux système d’épuration de l’organisme.

Nous distinguons deux grands systèmes dans le corps: d’une part, le système sanguin qui apporte nutriments et oxygène, aux organes, aux glandes, aux cellules, et donc au corps tout entier.

Mais d’autre part, un système bien souvent oublié et pourtant tout aussi important: le système lymphatique. La lymphe, un liquide épais, gras visqueux, parcoure tout le corps au travers des vaisseaux lymphatiques. Il s’agit d’un liquide chargé de globules blancs, de macrophages, riche en bactéries, qui vont venir dissoudre les déchets qui l’encombre.

Concrètement, le rôle de la lymphe est d’accueillir les déchets, de les traiter, de diminuer leur charge toxique et leur acidité dans les ganglions lymphatiques, puis ensuite, de redistribuer la lymphe dans les organes d’élimination, pour faire sortir ces déchets vers le milieu extérieur.

Cependant, si l’apport de «toxiques» est supérieur à la capacité d’élimination de l’organisme, principalement via l’alimentation, le système lymphatique devient alors engorgé et ne peut plus assurer sa fonction.

En ce qui concerne les aliments sources de "toxiques", il s’agit notamment des produits laitiers, céréaliers et animaux, consommés en excès, car il faut savoir que nous ne sommes adaptés physiologiquement qu’à une quantité très faible de produits animaux.


C’est pourquoi dans l’optique naturopathique, lorsque l’on pense allergie, ceci renvoie à un système lymphatique saturé: il n’y a pas de réaction allergique s’il n’y a pas de système lymphatique engorgé chez une personne allergique. L’allergie reste donc une situation de sortie ponctuelle excessive de matériaux dits « toxiques ».

Lorsque le processus allergique se déclenche, deux configurations sont possibles :

  • Soit il y a directement un produit exogène qui est ingéré et que l’organisme tente de l’évacuer car la charge toxique est très importante: le corps cherche à le faire sortir lui-même et le système immunitaire s’emballe (rougeurs, inflammations, larmoiement, mucus...).

Toutes les réactions allergiques sont donc des processus d’éliminations que ce soit par la peau par le nez, par les oreilles…

  • Seconde configuration : il y a trop de toxines présentes à l’intérieur du corps, parce qu’elles ont été consommées et qu’elles se sont accumulées.

Il faut savoir que dans les pollens, il y a des principes actifs extrêmement puissants (comme dans les huiles essentielles) qui vont venir activer des processus d’élimination qui n’avaient pas lieu sinon. Ce ne sont donc pas les pollens qui sont en cause, simplement les composés phytochimiques des pollens qui activent le processus d’élimination. Les allergies sont donc des processus d’éliminations massives.

Mais d’autre part, lorsque l’on parle d’allergie, on parle aussi de système intestinale dégradé. En effet, lorsqu’il y a eu une accumulation de matières "toxiques" liées à l’alimentation, il faut bien que l’alimentation soit passée dans le milieu intérieur, comme les intestins (le berceau du système immunitaire). Il faut savoir que rien n’arrive dans le sang qui ne passe par les intestins et par le foie. En d’autre terme, si des matériaux dits "toxiques" arrivent à passer la barrière intestinale, c’est que l'on est en présence d'une muqueuse intestinale enflammée, lésée, perméable.

Les allergies sont donc cycliques et liées aux saisons car les composés phytochimiques vont déclencher l’élimination, en présence d’une accumulation de toxiques dans le corps.


Il y a donc nécessité d’assurer au système lymphatique un fonctionnement adéquat et pour cela, il faut :

  • Tout d’abord, lui laisser le temps d’effectuer son travail : ceci revient à dire de ne faut pas lui apporter plus de "toxiques" que sa capacité d’élimination, auquel cas, il risquerait d’y avoir des "bouchons" dans le système lymphatique entravant la bonne circulation de la lymphe.

En outre, il faut savoir que les cellules de l'organisme baignent dans la lymphe: lorsque celle-ci est surchargée, ce sont donc toutes les cellules du corps qui vont être entourées par un liquide épais. Les cellules ne seront donc pas alimentées, ni en mesure d’évacuer correctement leurs déchets.

  • Pour faciliter le travail du système lymphatique, il faut aussi activer sa circulation: l’exercice physique, l’utilisation de plantes astringentes, ou encore les jus de légumes, vont aider à la circulation de la lymphe.

  • Il faut évidemment favoriser le travail d’élimination des organes filtres (émonctoires). On peut prendre la métaphore de la circulation d’autoroute et des péages: plus il y aura de péages ouverts, plus la circulation sera fluide, ce qui permettra aux bouchons de se résorber. Les portes de sorties doivent être libres et il faut les activer.

Les fonctions d’éliminations (et donc les allergies) restent ainsi un moyen pour le corps de se régénérer. Il faut donc laisser à l’organisme la possibilité de fonctionner correctement et de soutenir ses facultés d’élimination.

Lorsque le système lymphatique est saturé, il convient donc de supprimer les produits céréaliers, laitiers et animaux.

En seulement trois semaines, on peut vite voir les allergies disparaitre : le simple fait d’arrêter de bombarder le corps humain avec des produits inappropriés, fait que le corps, n’a plus besoin de ces éliminations massives. Les organes filtres vont alors suffire à éliminer ce qui reste à éliminer au quotidien.

Lorsque l’on commence à épurer le système lymphatique qui irrigue tous le corps, ce sont tous les systèmes qui se sentent mieux (fonctions psychique, cardiaque, hépatique, pulmonaire, digestive…) tout va se trouver améliorer car le corps est une unité.

Par ailleurs, au-delà de la sur-réponse immunitaire, il faudra également prendre en considération un déséquilibre psychologique engendrant des problèmes nerveux intériorisés, éventuellement aggravé par un déséquilibre physiologique, du fait de carence nutritionnelle ou de surcharges digestives. En outre, une faiblesse du terrain génétique est évidemment possible, et un cofacteur aggravant.

En effet, on constatera souvent une hypersensibilité émotionnelle chez les allergiques, donc un terrain propice aux «énergies refoulées». Ces énergies qui stressent et compriment l’intérieur de l’organisme, provoquent des dérèglements organiques.

Déterminer la ou les substances allergisantes est bien sûr la première chose à faire et si possible éviter d’être en contact avec les allergènes.


Le traitement de terrain de fond reste donc important, tant par un rééquilibrage des équilibres nutritionnels, digestifs, que de l’équilibre psychologique. On pensera éventuellement à une gestion de la respiration, des émotions refoulées, par toutes les techniques verbales, tactiles, comportementales.


Les conseils de prévention :

Le Drainage du foie :

Le drainage du Foie à l’arrivée du printemps sera donc indispensable pour les personnes sujettes aux allergies saisonnières. Le Foie reste un organe essentiel pour un fonctionnement optimal de l’organisme: il constitue véritablement son «usine de traitement de déchets», un organe clé de par le rôle qu’il occupe, assurant plus de 100 fonctions à lui tout seul. C’est pour dire l’importance qu’il soit en bonne état de fonctionnement. Un Foie engorgé ne sera donc pas opérationnel, de surcroit, c’est tout l’organisme qui souffre de ses déficiences.

Vous l’aurez bien compris, il est nécessaire de commencer la saison par une bonne vidange du Foie, via la fameuse cure de sève de bouleau, ou encore d’autres alliés du Foie comme les feuilles de tiges d’artichaut, le radis noir, le desmodium, le chardon marie, le curcuma, le pissenlit ou le romarin.

Adopter une alimentation équilibrée, saine et de saison :

Réduisez votre consommation de protéines animales, éviter les laitages de vache en excès ainsi que le gluten (pain, pâtes, farines de blé…).

D’autre part, il faudra éviter les aliments dits riches en histamine ou en tyramine : les crustacés, certains poissons en boites et fumés (sardine, thon, maquereau…), le hareng saur, les charcuteries et gibiers, le foie, les levures, les fromages fermentés, le chocolat, les fraises, les épinards, les tomates, la choucroute, le vin blanc, le champagne… (attention aussi aux médicaments qui favorisent la libération d’histamine, à savoir, l’aspirine, la codéine et les tétracyclines des antibiotiques).

L’apport de protéines restant primordial pour le système immunitaire, il faudra s’orienter vers de la viande blanche, d’autres poissons mais aussi les algues (spiruline, chlorella...).

Les crudités (issus de légumes biologiques) ont un rôle majeur pour leurs vitamines et leurs oligo-éléments, qui facilitent le métabolise général. Les aliments acides et acidifiants seront également à éviter.


En outre, il faudra réduire la consommation de sucres raffinés qui épuisent les capacités de détoxication du foie et favorisent l’état d’acidose chronique favorable aux mécanismes allergiques.

Attention aux grignotages d’aliments sucrés qui fragilisent l’immunité des muqueuses.

Il faudra bien sûr veiller à boire suffisamment (1 L d’eau minimum par jour), et penser à un apport suffisant en acides gras essentiels (oméga 3 et 6) en utilisant au quotidien des huiles végétales de première pression à froid (olive, colza, cameline….) ou/et des graines de lin. Ces acides gras insaturés (AGI) sont indispensables pour rétablir l’étanchéité des muqueuses intestinales et diminuer la production de composés médiateurs de l’inflammation et des allergies.

Le traitement naturel des allergies saisonnières :

Les traitements médicaux conventionnels ayant une action limités et souvent accompagnée d’effets indésirables, le recours à la phytothérapie et à l’utilisation de compléments nutritionnels s’avère être une voie particulièrement intéressante en cas de rhinite allergique. En voici les principales étapes :

1: Calmer les crises et soulager les symptômes :

La phytothérapie peut être d’une grande aide : l’huile essentielle d’estragon (Artemisia dracunculus) aux propriétés antispasmodiques; le plantain (Plantago lanceolata), calmant et anti-allergique; la quercétine, un flavonoïde proche de la vitamine C s’avèrant intéressant pour améliorer les symptômes allergiques; le MSM (composé naturel de soufre), un antihistaminique naturel, qui est en mesure de poser une pellicule sur tout le canal gastro-intestinal, empêchant complètement la pénétration des allergènes et les mettant dans l’impossibilité de nuire.

On peut encore citer les bourgeons de cassis (Ribes nigrum) qui aideront à soutenir le fonctionnement des surrénales (sous forme de macérat glycériné pour un effet anti-inflammatoire durable); les œufs de caille de souche B mina, recommandés pour les allergies au pollen, (et aux acariens); la bromélaïne, qui empêche la circulation de l’histamine; le zinc, qui est impliqué dans la régulation anti-allergie; le magnésium marin, un régulateur nerveux indispensable, sans oublier les huiles végétales…

(se rapprocher d’un thérapeute pour une approche ciblée et personnalisée).

2/ La régulation et la tonification des fonctions immunitaires :

On peut s’appuyer notamment sur l’échinacéa, l’acérola, la propolis, mais aussi les probiotiques afin de reconstituer la flore intestinale.

3/ la gestion du stress :

Il peut s’agir de sports de détente (adapté à la personne), des techniques de respiration (sophrologie), afin d’apprendre à bien respirer et surtout à expirer, notamment dans les moments d’émotion. On recommande également l'expression verbale, comportementale, les techniques et gymnastiques orientales…

Les plantes apaisantes pourront également être de bonnes alliées: passiflore, aubépine, griffonia, valériane, sous toutes formes (tisanes, gélules, extraits), mais de bonne qualité (à prendre en cures ou épisodiquement).

Les fleurs de Bach pourront également être efficaces: en cas de crise allergique, ne pas hésiter à prendre du "rescue remedy" (remède de secours), à raison de quatre gouttes pures dans la bouche, aussi souvent que nécessaire.

En outre, les fleurs de Bach constituent de véritables petites fleurs de l’âme qui permettent de canaliser les émotions, en ciblant les émotions qui vous perturbent (se renseigner auprès d’un thérapeute ou en magasin biologique).


Les allergies ne sont pas une fatalité ! Ce ne sont pas les symptômes qu'il faut combattre, mais avant tout, agir sur les causes profondes, pour une guérison définitive et sans récidive.



Naturellement,


Gaëlle Pouchain Naturopathe

 
 
 

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